INTERVIEW : 2007-04-12 En orbite (by Clémence Risler)


Joseph Arthur se fout bien d'évoluer hors des sentiers battus de l'industrie musicale. Celui qui réinvente le folk américain avec cran se pointe chez nous avec ses Lonely Astronauts.


À peine sept mois après la parution de Nuclear Daydream, Joseph Arthur, originaire d'Akron en Ohio, s'apprête à nous livrer de nouvelles pièces aux accents folk-rock sur lesquelles se pose sa voix vulnérable. Let's Just Be sera disponible le 17 avril, soit deux jours après son passage à Montréal. Il s'agit là du premier volet d'un projet dont la suite devrait paraître l'automne prochain.

Let's Just Be marque un tournant significatif dans le parcours du chanteur et auteur-compositeur, car ayant toujours fait cavalier seul, il s'y entoure de quatre autres musiciens, soit Kraig Jarret Johnson (claviers et guitare), Jennifer Turner (guitare), Greg Wieczorek (batterie) et Sibyl Buck (basse).

Rejoint chez lui à Brooklyn, l'artiste nous explique la naissance de ce projet collectif: "Ces musiciens m'ont accompagné durant plus de deux mois pour la tournée de Nuclear Daydream. C'était la première fois que je m'entourais d'une équipe aussi imposante. Nous avons eu tellement de plaisir à être sur la route ensemble, à jouer chaque soir et même à écrire des chansons dans l'autobus que j'ai voulu qu'il reste une trace de cette énergie."

Aussitôt que la série de concerts fut accomplie, le groupe s'est donc enfermé trois semaines dans un studio de Los Angeles. De ces furieuses sessions de composition et d'enregistrement, plus de 80 chansons à l'esprit rock très direct furent immortalisées. "Nous enregistrions cinq, six ou sept chansons par jour, et même parfois plus, toujours en préconisant l'approche live avec un 16 pistes analogue. On aurait pu consacrer un peu plus de temps au mixage et à la production, mais l'effet d'instantanéité en aurait probablement souffert."

Lonely Astronauts, c'est non seulement le nom de son groupe, mais également celui de l'étiquette qu'il a lui-même mise sur pied: "Mon rythme de création est assez effréné, et je voulais avoir la liberté de sortir deux disques par année si je le désirais. Par le passé, j'ai signé avec cinq compagnies différentes, aucune ne m'aurait laissé agir ainsi!" Rappelons qu'il y a plus de dix ans, le jeune homme alors inconnu avait été repêché par Peter Gabriel et avait fait paraître son premier disque (Big City Secrets) sous son étiquette Real World.

Une chanson figurant sur Let's Just Be porte également le titre de Lonely Astronaut. Cette balade languissante s'emballe en bout de course en un fouillis bruyant et chaotique, comme si elle s'autodétruisait. "Ce nom m'a été inspiré par le film 2001: Space Odyssey de Stanley Kubrick, explique-t-il. Plus précisément, par la scène où l'un des astronautes est propulsé dans l'espace, ainsi destiné à mourir dans la solitude la plus profonde sans que ses appels au secours puissent atteindre quiconque."

La tournée qui prend son envol chez nous le 15 avril se poursuivra jusqu'à la fin du mois de mai et se posera dans une trentaine de villes des États-Unis et du Canada. Après quoi, celui qui porte aussi les chapeaux de peintre et de sculpteur retournera à Brooklyn pour se consacrer à l'ouverture de sa galerie d'art. "D'établir mes propres structures me permet de ne pas avoir à dealer avec trop de gens... pas mal, non?"


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